Mardi 27 mai
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Comment en est-on arrivé là ? la libération sexuelle est passée par
là, mais au lieu de supprimer les tabous, elle les a fait exploser, banalisant progressivement la pornographie et les perversions sexuelles, mettant à l'honneur ces ancêtres que furent Gilles de
Rais, SADE, Restif de la Bretonne, après Apollinaire (et ses "100.000 verges") etc...
Il est vrai que le puritanisme, les tabous et la censure d'une certaine époque étaient exagérés. On tolérait le nu à
condition qu'il soit artistique et l'on s'indignait hypocritement à la vue d'un sein impertinent. Même l'érotisme distingué, un brin précieux et très aristo, n'est plus toléré : c'est suranné, un
peu "culcul" et "prout-prout-ma-chère", un truc ringard qui sent la naphtaline.
La sexualité, pourtant, a toujours fait partie de la vie, de la vie intime de chacun, c'est pour cela que nos outils de
plaisir et de procréation étaient appelés "parties intimes" et si j'en crois les histoires salées que nous conte le passé, on ne s'ennuyait pas côté sexe, mais on le faisait plus discrètement
et plus joliment avec passion et érotisme. Car la pratique sexuelle ne se conçoit qu'avec une bonne dose d'érotisme, jamais de pornographie ou de déviance sexuelle.
Ni le KamaSoutra, ni les estampes Japonaises n'étaient pornographiques, elles étaient érotiques et parfois
acrobatiques. De nos jours on a dépassé le stade de l'érotisme, qui est un piment de l'amour, pour aller dans le porno.
La libération sexuelle
prit très vite l'allure d'une révolution sexuelle. Au début, au coup par coup, on déplaçait les tabous, avant de les mettre au grenier avec les vieilleries. Aujourd'hui, carrément on les
supprime, au nom du droit du plaisir, même les plus débridés et le plus sordide.. On peut tout voir, tout faire et tout entendre, car la liberté sexuelle ne se conçoit que sans freins et sans
limites, afin de donner libre cours à nos fantasmes, hantises et obsessions qui rendaient la vie tristounette. Il est interdit d'interdire. Aujourd'hui, les hommes ne voient pas plus loin que le
bout de leur sexe ; dans chaque braguette et chaque petite culotte de femme, il y a un diable qui sommeille.
Le sexe est aujourd'hui d'une importance extrême, la preuve, c'est qu'on ne parle que de ça ou presque. On a même
créé le métier de sexologue et une école de sexologie. On soigne les éjaculateurs précoces, et ceux qui besognent pendant des heures pour essayer de vous prouver la force de leur amour. On y
soigne les jeunes nymphettes et leurs aînées nymphomanes. Les aphrodisiaques sont en vogue, et les troubles de l'érection inspirent régulièrement les labos qui trouvent des trucs pour vous
doper.
La partie III de cet article sera publiée demain mercredi 28 mai.
Par JM. D
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Publié dans : HUMEUR
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